Concordance(s) : AE, 2014, 1331
Publication(s) :
C. P. Jones, "A Letter of Septimius Severus to the City of Syedra", ZPE, 195, 2015, p. 121-126, photo.
Bibliographie(s) :
M. Sayar, "Brief des Septimius Severus an die Stadt Syedra (194 n. Chr.)", dans Der Beitrag Kleinasiens zur Kultur- und Geistesgeschichte der grieschich-römischen Antike, Akten des internationales Kolloqiums Wien, 3.-5. Novembre 2010., J. Fischer éd., Vienne, 2014 (DAWW, 469), p. 333-342.
Provenance : Cilicie ou Pamphylie, Asar Tepe, Syedra, province d'Antalya, Turquie.
Découverte : Début des années 1990. Lors des fouilles du site d'Asar Tepe.
Conservation : Alanya. Musée d'Alanya.
Support : Stèle. À fronton et antéfixes. Marbre. Brisée en bas. Couronne à lemnisques et palmette dans le fronton.
230 x 63 x 7
Champ épigraphique : Cadre mouluré.
Ecriture : Lettres soignées. 1,5 à 2 cm.
Mise en page : L. 1-2 gravées dans la couronne du fronton. Les lignes du champ principal sont de longueur irrégulière. Nombreux vacat.
Texte : Grec ancien. Lettre impériale.
Πρώτη
εἶ
Αὐτοκράτωρ Καῖσαρ Λούκιος
Σεπτίμιος Σεουῆρος <Π>ερτίναξ
5 Σεβαστός, πατὴρ πατρίδος,
ἀρχιερεὺς μέγιστος, δημαρ-
χικῆς ἐξουσίας τὸ β’,
αὐτοκράτωρ τὸ δʹ, ὕπατος το βʹ,
ἀνθύπατος, Συέδρων τοῖς
10 ἄρχουσι καὶ τῇ βουλῇ καὶ τῷ
vac. δήμῳ vac. χαίρειν. vac
ὅσῃ μὲν τῇ προθυμίᾳ ἐχρήσασθε ἀντι-
στάντες πρὸς τὴν γεγενημένην κα-
ταδρομὴν ὑπὸ τῶν ἀσεβῶν καὶ ἀ-
15 νοσίων ἐκείνων ὁπόσοι ἡγεμό-
νι τῆς ὁδοῦ Σούπερι χρώμενοι
καὶ ἐπὶ τὴν ὑμετέραν πόλιν ἐ-
τράποντο, φθάνω καὶ πρότε-
ρον μεμαθηκὼς καὶ ἐπαι-
20 νέσας ὑμὰς ἐπὶ τῇ καρτερί-
ᾳ. Ἤδη γοῦν καὶ τῇ ἁμορτ-
τούσῃ τειμωρίᾳ περιπέ-
πτωκεν ὁ Σοῦπερ, δίκας τῶν
πλημμεληθέντων εἰς ὑμᾶς
25 ἐκτετεικώς· vac. ἀλλ’οὐδὲ οἱ ἑκα-
τόνταρχοι οὕς φατε καὶ αὐ-
τοὺς σὺν τῷ Σούπερι γεγενῆσθαι
ἀθῷοι ἀπαλλάξουσιν. vac. Ὑμᾶς
δὲ προσήκει, οὕτως τῶν πρα-
30 γμάτων κεχωρηκότων, καὶ
τοὺς πολείτας τοὺς ὑμετέ-
ρους τοὺς κατ’ ἐκεῖνον τὸν
χρόνον μετὰ βίας τῆς πατρί-
δος ἐξαρπασθέντας, τὸ δὲ
35 νῦν ἔχον ἐπανεληλυθό-
τας ἤδη καὶ σὺν ὑμεῖν δια-
τ[ρ]είβοντας, θύειν τε καὶ ἑορ-
τά[ζ]ειν καὶ τοῖς προγεγενη-
μένοις ὑφ’ ὑμῶν ἀνδραγα-
40 θήμασιν σεμνύνεσθαι, λογι-
ζομένους ὅτι καὶ ὑμᾶς αὐ-
τοὺς ἐνδοξοτέρους διὰ τῶν
τοιούτων πράξεων ἀπειργά-
σασθε, καὶ τὴν προϋπάρχου-
45 σαν ὑμεῖν περὶ Ῥωμαίους εὔ-
νοιαν ἐβεβαιώσατε. vac. Ἐπρέσ-
βευεν Μάξιμος Πουβλικίου Να-
σονος. vac. Εὐτυχεῖτ[ε].
Tu es la première !
Imperator Caesar Lucius Septimius Severus Pertinax Augustus, père de la patrie, grand pontife, dans sa deuxième puissance tribunicienne, imperator pour la quatrième fois, consul pour la deuxième fois, proconsul, aux magistrats, au conseil et au peuple de Syedra, salut.
À quel point vous avez fait preuve de zèle dans votre résistance face à l’attaque des impies et sacrilèges qui, utilisant Super comme guide pour leur route, se sont tournés contre votre cité, je l’ai appris auparavant et je vous ai loués pour votre endurance.
Super a déjà été frappé par son châtiment mérité, il a payé pour les fautes qu’il a commises envers vous. Et les centurions dont vous dites qu’ils ont été aux côtés de Super ne se tireront pas d’affaire impunis.
Les choses s’étant passées ainsi, il convient que vos concitoyens qui, à cette époque, ont été arrachés de force à leur patrie, et qui pour l’instant sont de retour et résident avec vous, sacrifient, célèbrent et se glorifient des actes courageux que vous avez effectués, considérant que vous vous êtes rendus plus glorieux par ces actions, et que vous avez confirmé la bienveillance que vous aviez auparavant envers les Romains.
L’ambassadeur était Maximus, fils de Publicius Naso.
Portez-vous bien.
Commentaire :
L’a. interprète les deux premières lignes comme une adresse à la cité de Syedra, contra M. Sayar et M. Vitale qui proposent de développer Πρώτη εἶ en Πρώτη ἔ(νδοξος) Ἰ(σαύριας) : en effet, Syedra est placée par les sources parfois en Pamphylie et parfois en Cilicie, mais jamais en Isaurie. Super (cognomen bien attesté, quoique rare, selon Sayar) et les centurions mentionnés dans le texte sont certainement des partisans de Pescennius Niger, qui ont enrôlé des citoyens de Syedra, revenus dans leur patrie au moment de la rédaction de la lettre. La formule « τὸ δὲ νῦν ἔχον ἐπανεληλυθότας ἤδη καὶ σὺν ὑμεῖν διατ[ρ]είβοντας » suggère cependant, selon l’a., qu’ils ne sont pas destinés à rester longtemps dans la cité et que Septime Sévère s’apprête à les enrôler pour ses futures campagnes. Νασων (l. 47-48) serait un nom indigène, à distinguer de la transcription grecque du latin Naso. [Cependant, Publicius est un nomen extrêmement rare en Asie Mineure et pourrait indiquer une origine italienne ; Νασων serait donc bien le nom latin Naso.]
Datation : 194 p. C.