Concordance(s) : AE, 2014, 408 = EDR135070 = TM675297
Publication(s) :
E. Roscini, E. Zuddas, "Il coronatus ritrovato", Epigraphica, 76, 2014, p. 231-264.
Bibliographie(s) :
U. Ciotti, "Carsulae", dans San Gemini e Carsulae, Milan - Rome, 1976, p. 22-24.
Provenance : Regio VI, San Gemini, Carsulae, province de Terni, Italie.
Découverte : Entre 1953 et 1959. Lors de fouilles, à proximité des temples dits géminés du forum.
Conservation : Pérouse. Surintendance archéologique d’Ombrie.
Support : Base. Marbre. Six fragments sont conservés ; deux grands (A+B) et deux petits (E+F) sont jointifs.
A+B : angle sup. dr. 37 x 39,5 x 25 ; C : brisé de tous parts 10 x 19,4 x 7 ; D : partie dr. 4,8 x 13,8 x 3,5 ; E+F : partie g. 6,5 x 25,3 x 3,4
Ecriture : Capitales. Irrégulières. T pour F (l. 5). 5 à 2,2 cm.
Mise en page : Écriture continue.
Texte : Latin. Inscription honorifique.
Fragment A+B :
------ ?
[---]onato splenḍ [---]
[---] nobili prosapiaq̣(ue)
[---]to patrono + [---]
[--- coro]nato Tusciae et Vm[b(riae),
[---]MNIVMORE profuso
[--- ci]uium dẹf̣ẹnsịọṇ(---) ẹt + [---].
Fragment C :
------
[---] ạequịṭ[at- ---]
[--- elo]q̣uentiae [---]
------
Fragment D :
------
[---] insignia
------
Fragment E+F :
------
+ ? qụịbus documenṭ(---) s[---]
statuam ẹị + [---]++V+ [---]
------
Commentaire :
L’inscription a été récemment retrouvée à la Surintendance archéologique d’Ombrie. Le texte originel, dont au mieux 30% doit être conservé, occupait vraisemblablement la totalité de la face principale.
Fragment A+B : L. 1, le premier mot pourrait être le cognomen [D]onato, suivi de l’apposition splendido/splendidissimo uiro, sous forme abrégée. L. 2 : prosapia est un mot rare et recherché, attesté dans le vocabulaire honorifique tardo-antique essentiellement à partir de Constantin. Avec nobilis, la locution célébrait la noblesse et l’ancienneté de la famille. L. 3 : après patrono, la lettre pourrait être un C pour c[iuitatis] ou C[arsulanorum] ou un S. L. 4 : la charge de coronatus était en général revêtue par des décurions parvenus au sommet du cursus municipal (d’où la possible restitution l. 3 : [omnibus honoribus func]to). Elle pourrait correspondre au sacerdoce mentionné dans le rescrit d’Hispellum (CIL, XI, 5265), dont le rôle consistait à organiser annuellement des ludi scaenici et un gladiatorum munus. On connaît un autre coronatus Tusciae et Vmbriae à Hispellum (CIL, XI, 5283). Si l’inscription de Carsulae était effectivement postérieure au règne de Constantin, elle témoignerait du maintien de cette appellation.
L’inscription ne mentionnait que deux charges, sélectionnées dans la carrière du personnage. L. 5 : commence l’éloge des vertus culturelles, morales et politiques du dédicataire. L. 6 : après le possible et, le mot devait commencer par un R ou un P ; compte tenu de la position, les éditeurs proposent r(ei) [p(ublicae)]. Le concept de defensio est cohérent avec les charges exercées et les vertus célébrées.
Fragment C : deux vertus typiques de l’épigraphie tardo-antique.
Fragment D : l’emploi le plus fréquent du mot est dans la formule ob insignia eius merita/beneficia/gesta, dont les premières attestations remontent au IIe s. p. C., mais dont l’usage devient constant aux IVe-Ve s. p. C., le plus souvent pour des patroni.
Fragment E+F : L. 1, la première lettre pourrait être un E. Le terme documentum est à entendre comme « preuve, exemple », en référence aux mérites du personnage (voir AE, 1914, 183). L. 2 : après ei, il est peut-être possible de reconnaître un A ou un M. Les traces inscrites ne sont pas compatibles avec les formules classiques de conclusion. S’agissant d’un coronatus, les dédicants pourraient provenir de toute la province.
Il n’est pas possible de déterminer l’identité du dédicataire. Toutefois, la carrière situe le personnage dans le milieu des notabilités locales ou régionales, plutôt que dans celui de l’aristocratie sénatoriale. Son éloge constitue la première inscription honorifique tardo-antique de Carsulae.
Datation : Seconde moitié du IVe s. p. C., d’après le formulaire.