Epigraphica Romana
ANHIMA
Rédacteur : M.-A. Le Guennec
2016_04_002 (Inscription nouvelle)

Épigramme funéraire de Caius Lollidius

Publication(s) :

C. Letta, "Un epigramma funerario su una stele con Porta Ditis dalla Marsica", dans Για τo φιλo μας. Scritti in ricordo di Gaetano Messineo, E. Mangani, A. Pellegrino éd., Monte Compatri, 2016 (Memorabilia, 3), p. 226-228, n° 2, photos.

Provenance : Regio IV, entre Pescina et Gioia dei Marsi, territoire de Marruvium (?), province de L'Aquila, Italie.

Découverte : 1992. Au lieu-dit "Casette della lepre", entre les hameaux de Venere (Pescina) et de Casali d'Aschi (Gioia dei Marsei), à proximité d'une carrière, le long d'un chemin rural situé en contrebas de la S.S. 83.

Conservation : Celano. Dépôt du Castello Piccolomini.

Support : Stèle. Rectangle allongé surmonté d'un triangle écrasé. Calcaire. Seul subsiste le sommet. Multiples cassures. Tympan triangulaire dessiné à l'intérieur par des moulures, décoré d'une couronne au-dessus d'un pilier et de deux dauphins à gauche et à droite. Triangles supérieurs à gauche et à droite, décorés de chaque côté d'un balsamaire, d'un paon et d'un objet circulaire (coquillage?).

54 x 100 x 16

Ecriture : Hastes à section inférieure rectangulaire. 1,9-2,1 cm. Points triangulaires (l. 1-3).

Mise en page : Peu soignée. L.2 : le vacat laissé à gauche n'est pas reproduit à droite.

Texte : Latin. Épitaphe.


C(aius) Lollidius P(ublii) f(ilius). Quoniam dies quom fatọ [mi]nụs quam [n]atus sum se oḅṭulit, 

quod par parenti f[ac]ẹre fuer[at f]ịlium, [mors i]ṇmatura fecit filio

[ut facer]ẹṭ paṭer.


Traduction d'après l'auteur :

"Ci-gît Caius Lollidius, fils de Publius. Puisque, par la volonté du destin, s'est présenté le jour où je suis moins que né, ma mort prématurée a fait en sorte que le père a fait pour le fils ce qu'il aurait été juste que le fils fasse pour le père."

Commentaire :

La pierre sur laquelle figure l'inscription surmontait une stèle rectangulaire à décor de Porta Ditis, décrite et commentée dans le même article (n.1, p. 205). Le lapicide a été contraint par le manque de place de faire déborder la fin de l'inscription sur le registre supérieur de cette stèle. L'inscription, métrique, se compose de quatre vers. Le deuxième vers est un sénaire iambique irrégulier, le troisième vers, quod par parenti f[ac]ẹre fuer[at f]ịlium, est un sénaire iambique régulier, les vers un et quatre sont des septénaires irréguliers du fait de l'ajout du terme filius (sans lequel on aurait eu des sénaires iambiques réguliers). Le défunt est selon toute probabilité un enfant mort-né, ce qui explique l'expression minus quam natus sum, pour laquelle on ne connaît aucun parallèle épigraphique ou funéraire. Le fait que ce défunt mort-né soit doté d'une onomastique complète doit être souligné ; de même, l'auteur remarque la recherche dont fait preuve le monument funéraire. L'absence de cognomen s'explique sans doute par la date du monument.

Datation : 2e moitié du Ier s. p. C., d'après l'écriture et la forme du monument.