Epigraphica Romana
ANHIMA
Rédacteur : A. Bolanos
2016_16_030 (Inscription révisée)

Épitaphe versifiée de Valer[ia]

Concordance(s) : EpRom 2014_16_023 = AE, 2014, 629 = HEp 32589

Publication(s) :

C. Fernández Martínez, "Claves para la interpretación del carmen epigraphicum de Valeria, cui iuveni mores servarunt fata vetusta", ZPE, 198, 2016, p. 53-58, photos,
https://www.academia.edu/26898317/CONCEPCI%C3%93N_FERN%C3%81NDEZ_MART%C3%8DNEZ_CLAVES_PARA_LA_INTERPRETACI%C3%93N_DEL_CARMEN_EPIGRAPHICUM_DE_VALERIA.
H. Hernández Pérez, "Fabula nulla fuit. Anotaciones a un carmen Latinum epigraphicum supuestamente procedente de Gades", Habis, 48, 2017, p. 187-204,
https://idus.us.es/xmlui/handle/11441/2502.

Bibliographie(s) :

J.M. Abascal Palazón, M.G. Schmidt, "Carmen epigráfico y fragmentos de inscripciones funerarias de Gades", ZPE, 192, 2014, p. 108-111, fotografías,
https://www.academia.edu/9571439/CARMEN_EPIGR%C3%81FICO_Y_FRAGMENTOS_DE_INSCRIPCIONES_FUNERARIAS_DE_GADES.

Provenance : Bétique ?, Cádiz ?, Gades, Espagne.

Conservation : Collection privée.

Support : Dalle. Rectangulaire. Marbre. Brisée en plusieurs fragments.

Ecriture : Capitale de belle facture dite "libraria". I longs. Les lettres de la l. 1 (en prose) sont d'une taille supérieure aux autres (en vers). Ligature(s) : NI à la l. 2 ; MA à la l. 5, l. 6 et l. 10 ; ID à la l. 10 ; VM à la l. 12 ; NT à la l. 14 ; ET à la l. 17. Points triangulaires.

Mise en page : Scriptio plena. Les lignes paires du carmen apparaisent décalées par rapport aux lignes impaires, selon l'habitude des CLE en distiques élégiaques.

Texte : Latin. Épitaphe versifiée.


Édition de R. Hernández Pérez :

Valeṛ[ia ---]

Hic iacet ad [---] uinceṇ[s]

contendaṭ [---]ḷi Paride

heroas int[er --- terre]bat et ingens

transfuga [Troianis quae d]ạret arma fuit

immanis trisṭis cị[uili sa]ṇguine pasta

femina cui nulla non inimica fuit

illa rap̣inarum totiens se praebuit ipsa

haec eodem nata est concidit et thalạṃ[o]

forma quidem non ulla potest imitarẹ f̣[iguram]

nam talis facies [n]on eget artific̣[is]

inter et aequalis [fel]ịx numerata puẹ[llas]

detraxit nulli pa[elici]s haec spolium

[cu]ị ị[u]ueni mores sẹ[ru]arunt fata uetusta

[sic ui]x̣sit caste fabuḷ[a] nulla fuit

[cui simu]ḷac paullum iuuenis derexit ocellos

[uirgineo]que choro delapsam credere posset

[--- pr]οrsus tot uix̣it bella per annos

[atque uerecu]ṇdi plena pudoris erat

[--- du]ṛando saecuḷa uincas

[--- p]ụmicis instar habe

[---] fraterni cuḷtor amoris

[--- sit t]ịbi terra leuis.

 

Pour la comparaison avec l’edition de J.M. Abascal Palazón et M. G. Schmidt cf. EpiRom 2014_16_023. Les differences les plus notables avec l’édition de Fernández Martínez concernent :

4 Hernández suppl. || 5 tansfuga [· quae numquam · sum?]eret · arma · fuit Fernández || 6 Hernández suppl. || 13 Pa[ridi]s Fernández || 15 [se · ge]ssit Fernández || 18 Hernández suppl. || 19 Hernández expl. || 21 [et --- p]umicis Fernández || 23 [dicas praeteriens sit t]ibi Fernández.


Traduction d'après Hernández Pérez :

Valeria... Ici repose à coté de... vainc... Paris. Elle, dont la fuite est devenu la guerre pour les Troyens, a suscité frayeur parmi les héros. Femme épouvantable, terrible, qui s'est nourrie du sang de ses concitoyens et pour laquelle toutes les femmes étaient ses enemies. Pendant qu’elle s’est laissé enlever à plusieurs réprises, cette femme, par contre, est née et morte dans la même couche. Certainement il n’existe pas de portrait qui peut reproduire sa beauté, car un tel visage dépasse le travail d’un artisan. Elle a été tenue comme une femme heureuse pour les autres jeunes filles, mais elle n’a jamais pris des autres le butin de la prostituée : bien qu’elle était jeune, la tradition a préservé pour elle un avenir à l’ancienne. Elle a vécu d’une façon si chaste qu’elle n’a jamais été la cible de la médisance. Pour peu qu’un jeune homme a fixé son regard sur elle, il a pu penser qu’elle était tombée du chœur virginal des Muses ... Elle a vécu tellement belle au cours des années, en plus, elle était pleine d’un modeste pudeur ... tu vaincras ... tout comme la pierre ponce... et toi, laboureur de l’amour fraternel... que la terre te soit légère.

Commentaire :

Carmen epigraphicum composé en distiques élégiaques, à l’exception des l. 16-17, deux hexamètres. C. Fernández Martínez propose une intéressante révision du texte, qui complète l’édition antérieure et qui décrit grosso modo la ligne argumentaire du poème, à travers des differents lieux communs dans l’éloge des femmes dans l’Antiquité. L’ édition a été refaite par R. Hernández Pérez, qui l’a notablement amélioré.  La nouvelle étude tirée de cet édition est aussi remarquable : la femme avec laquelle la défunte rivalisait - comme Fernández Martínez l'avait déjà signalé - est Hélène de Troie. En comparaison, malgré sa beauté, la défunte était restée fidèle aux valeurs traditionelles (de chasteté en particulier) liées aux femmes romaines.

Datation : IIe ou IIIe s. p. C., d'après l'écriture et le formulaire.