Epigraphica Romana
ANHIMA
Rédacteur : J. Aliquot
2015_54_016 (Inscription révisée)

Offrande d’un pavement de mosaïque dans un martyrium de Saint-Serge

Concordance(s) : AE, 2010, 1736

Publication(s) :

P.-L. Gatier, "Les Jafnides dans l’épigraphie grecque au VIe siècle", dans Les Jafnides, des rois arabes au service de Byzance (VIe siècle de l’ère chrétienne). Actes du colloque de Paris, 24-25 novembre 2008, D. Genequand, C. J. Robin éd., Paris, 2015 (Orient et Méditerranée, 17), p. 201-203.

Bibliographie(s) :

G. Bevan, G. Fisher, D. Genequand, "The Late Antique Church at Tall al-’Umayrī East : New Evidence for the Jafnid Family and the Cult of St. Sergius in Northern Jordan", Bulletin of the American Schools of Oriental Research, 373, 2015, p. 53-58, fac-sim.,
http://www.jstor.org/stable/10.5615/bullamerschoorie.373.0049.

Provenance : Arabie, Tall al-‘Umayrī, Philadephie, gouvernorat d'Amman, Jordanie.

Découverte : Dans la nef centrale d’une église protobyzantine, devant le chancel.

Conservation : Tall al-‘Umayrī.

Support : Mosaïque. Endommagée, puis réparée à date ancienne à droite et dans l’angle inférieur gauche, aujourd’hui détruite.

70 x 350

Champ épigraphique : Inscription au-dessus (l. 1) et à l’intérieur d’un cadre à queues d’aronde (l. 2-8).

Ecriture : Capitales. Lunaires irrégulières ; abréviations signalées par des tildes, des barres obliques, des signes en forme de S et des lettres en exposant.

Texte : Grec. Dédicace religieuse.


Κ(ύρι)ε πρόσδεξε τὴν προσφ(ορὰν) τῷ προσενέκκοντι καὶ τῷ γράψαν[τι ---]Ι̣Ι̣ Μουσηλίῳ μετὰ τέκνων.

Κ(ύρι)ε Ἰ(ησοῦ)ς Χ(ριστὸ)ς ὁ θ(εὸ)ς τοῦ ἁγίου Σεργίου διαφύλαξαν τὸν μεγαλαπρε(πέστατον) Ἀλμούνδαρον κόμη[τα].

Ὁ θ(εὸ)ς τοῦ ἁγίου Σεργίου εὐλόγησον τὸν δοῦλόν σου Εὐσέβην μετὰ τέκνω̣[ν].

Ὁ θ(εὸ)ς τοῦ ἁγίου Σεργίου εὐλόγησον τὸν δοῦλόν σου Ἰωάννην μετὰ συνβίου καὶ τέκ̣[νων].

Ὁ θ(εὸ)ς τοῦ ἁγίου Σεργίου εὐλόγησον τὸν δοῦλόν σου Αβδαλλα καὶ Διανύσην καὶ Σ̣[---].

† Ἐπὶ τοῦ θεοφιλεστάτου Πολύακτου ἐπισκ(όπου) ἐψεφώθη τὸ ἅγιαν μαρτύριον τοῦ ἁγ̣̣[ίου Σεργίου]

[σ]π̣ουδῇ Μαρι Ραββου εὐλαβ(εστάτου) πρεσβ(υτέρου) καὶ Γεωργίου διακ(όνου) καὶ Σαβίνου καὶ Μαρίας ἐν μη(νὶ) Ἀπριλίῳ χρόνω̣[ν . . ἰνδ(ικτιῶνος)].


Seigneur, reçois l’offrande de celui qui l’a présentée et de celui qui a écrit, … Mousèlios avec ses enfants. Seigneur Jésus-Christ, Dieu de saint Serge, protège le magnificentissimus comte Almoundaros. Dieu de saint Serge, bénis ton serviteur Eusèbe avec ses enfants. Dieu de saint Serge, bénis ton serviteur Jean avec son épouse et ses enfants. Dieu de saint Serge, bénis ton serviteur Abdallas et Dionysès et S… Sous le grand ami de Dieu, l’évêque Polyoctos, le saint martyrium de saint Serge a été pavé de mosaïques, par le soin du très pieux prêtre Mari, fils de Rabbos, et du diacre Georges et de Sabine et de Marie, au mois d’avril aux temps de l’indiction…

Commentaire :

Nombreux faits de langue locaux (confusion alpha-omicron-oméga) et traits d’époque (usage erratique des cas). L. 6 : ἅγιον (AE). Le prince jafnide Almoundaros (al-Mundhir ibn al-Ḥārith, PLRE, IIIa, s.u. Alamundarus), pour le salut duquel le pavement de mosaïque est offert, est ici au début de sa carrière, puisqu’il ne porte encore que le titre de comes et le prédicat de magnificentissimus. Il pourrait avoir joué un rôle important dans l’aménagement du martyrium dédié à saint Serge. La dévotion au martyr de Sergiopolis en Euphratésie (Ruṣāfa) est typique du monde de la steppe. Elle bien attestée par ailleurs chez les Jafnides.

Datation : ca 550-569/570 p. C., d’après la titulature du prince al-Mundhir.