Concordance(s) : CIL, VI, 10115 = EDR 110392 = CLE, 925 = ILS, 5197
Publication(s) :
L. Benedetti, M. L. Caldelli, ""Un volume di sasso". La gemma di un pantomimo tra Roma e Perugia. In margine a CIL, VI, 10115", dans Voce concordi : scritti per Claudio Zaccaria, F. Mainardis éd., Trieste, 2016, p. 27-38, photo.
Provenance : Roma, Rome, Roma, Ville métropolitaine de Rome Capitale, Italie.
Conservation : Pérouse. Museo Archeologico Nazionale dell'Umbria.
Support : Gemme. Ovale, aux contours parfaitement ciselés ; face antérieure convexe, face postérieure plane. Silex de couleur ocre, avec des résidus d'argile à l'intérieur des lettres. Lacune dans l'angle inférieur droit. Palmettes sur la face postérieure.
3,5 x 4 x 1
Ecriture : Capitales. Soignées et munies d'empattements. 0,2-0,5 cm. Face A : lettres montantes : l. 2 : T initial ; l. 3 : I, T, P, T ; l. 4 : S initial . Ligature(s) : NT (face a, l. 3), HE (l. 6), NT (l. 7), AL (face b, l. 4). Points circulaires (face a).
Mise en page : Gemme opistographe. Face A : écriture de gauche à droite. Face B : écriture de droite à gauche.
Texte : Latin. Inscription magique.
Face A :
Gaius
Theorus Lux,
uictor pantomim(orum).
Si deus ipse tuạ cap-
-tus nunc a[---]
THEOROST +[---]
dubitant h[---]
uelle imit[---]
deum.
Face B :
Au centre
Theoros,
uictor
pantomi-
-morum.
Dans le sens horaire de la circonférence :
En haut à droite, de l'intérieur vers l'extérieur :
Nomium,
Suria.
En bas, à droite, de l'extérieur vers l'intérieur :
Hyla(m),
Salmacid(ensem).
En bas, à gauche, de l'extérieur vers l'intérieur
Pierum,
Tiburtin(um).
En haut, à gauche, de l'intérieur vers l'extérieur
Pyladem,
Cilicia.
Commentaire :
Les a. ont retrouvé dans la collection Guardabassi, antiquaire pérugin de la fin du XIXe s., conservée au Museo Archeologico Nazionale dell'Umbria, l'inscription, de provenance romaine, CIL, VI, 10115. Bien que déjà signalée par Henzen parmi les possessions de ce marchand d'art, ils reconstituent l'itinéraire de cette pierre dont ils proposent aussi une nouvelle édition, qui leur permet de souligner le caractère singulier de l'objet comme de l'inscription. La face A, après un début en prose, se présente comme un dystique élégiaque de lecture discutée. L. 5 : ils s'interrogent sur la pertinence de la restitution du CIL : THEOROST par Theoros, (es)t ; en revanche, ils affirment qu'a[rte] est certain, de même qu'imit[are] (l. 8). Les a. ne proposent pas de solution pour l'incipit du pentamètre : [quid] dubitant, h[ominem] (Henzen) ou h[omines] (Schmidt) ; [num] dubitant h[omines] (Buecheler) ; a[n] dubitant h[omines] (CIL). D'après Henzen, dont l'hypothèse acceptée jusqu'ici est contestée par les a., Theoros aurait inspiré un dieu assimilable à un empereur, qui serait Caligula, et le locuteur de Theoros se demanderait pourquoi les hommes hésitent à imiter cet empereur et donc Theoros lui-même. La face B, au sens de lecture incertain, rapporterait noms et origines des pantomimes vaincus par Theoros. Les a. relèvent l'originalité de la séquence onomastique du pantomime : l'adoption par un individu d'origine grecque, lors de son accession à la citoyenneté romaine, non pas d'un gentilice romain, mais de l'ancien nom grec en guise de patronyme n'est pas très fréquente et, 140 ans après Henzen, Lux est toujours un hapax. Ils remettent aussi en question l'hypothèse, fondée sur un rapprochement avec un objet (perdu) apparemment similaire (CIL, VI, 10128), consistant à assimiler Theoros à un affranchi de Mécène et proposent une identification des pantomimes nommés, tous d'époque augustéenne, sur la gemme dont le texte confirme le caractère agonistique de la profession. La prosopographie condamne ainsi toute assimilation du deus de l'inscription à Caligula. Les quelques parallèles typologiques inciteraient à penser que la gemme avait une fonction magique et était destinée à être portée comme un pendentif, placé dans le tombeau après la mort.
Datation : Époque augustéenne, d'après la prosopographie.