Epigraphica Romana
ANHIMA
Rédacteur : J. Aliquot
2016_53_Gadara_1 (Inscription nouvelle)

Inscription relative à des travaux publics réalisés par un détachement de la légion VI Ferrata

Publication(s) :

W. Eck, "Die römische Armee und der Ausbau der heißen Bäder von Hammat Gader", dans When West Met East. The Encounter of Greece and Rome with the Jews, Egyptians, and Others. Studies Presented to Ranon Katzoff in Honor of his 75th Birthday, D. M. Schaps, U. Yiftach, D. Dueck éd., Trieste, 2016, p. 117-130, photo.

Provenance : Syrie-Palestine, Hammat Gader, cité de Gadara, Golan, Israël.

Découverte : Découvert dans la piscine d’eau chaude de ‘Ayn al-Jarab, à 500 m au nord/nord-ouest des bains antiques de Hammat Gader, sans doute après 1997.

Support : Plaque. Calcaire. brisée à gauche et à droite.

ca 60 x ca 80

Champ épigraphique : Inscription dans un cartouche à queues d’aronde mouluré.

Ecriture : Capitales irrégulières . ca 6-7 cm (l. 1) ; ca 3-5 cm (l. 2-4). Ligature(s) : AV (l. 2 et 4) et NT (l. 3-4). Hederae en guise de ponctuation.

Texte : Latin. Dédicace de monument.


[Imp(eratori) Caes(ari) M(arco)] Aurelio

[Commodo Anton]ino Aug(usto), p(atri) p(atriae),

[uexillat(io) leg(ionis) V]I Ferr(atae) curante

[Sex(to) Cornelio R]epentino, leg(ato) Aug(usti) pr(o) pr(aetore).


Commentaire :

L’a. propose alternativement de décliner la titulature de Commode à l’ablatif : Imp(eratore) Caes(are) … p(atre) p(atriae). Il montre que le gouverneur sous la responsabilité duquel les travaux ont été réalisés par un détachement de la légion VI Ferrata est probablement Sex. Cornelius Repentinus (PIR² C 1427), dont le nom s’ajoute aux fastes de la province de Syrie-Palestine et dont il reconstitue la carrière. Ce magistrat est encore mentionné dans l’épigramme composée par l’impératrice Eudocie pour les bains de Gadara (SEG, 32, 1502 ; 46, 1908 ; 47, 2028), où l’une des seize « fontaines » (κρῆναι) du lieu porte le nom d’un certain Repentinus (Ῥεπεντῖνος), considéré jusqu’à présent comme un donateur ou l’éponyme d’une source, inconnus par ailleurs. De là à supposer, comme le fait l’a., que l’armée romaine était à l’origine de la construction de l’établissement thermal et qu’elle en aurait eu l’usage jusqu’à ce que des citoyens de Gadara, ville étrangement attribuée à la province d’Arabie, ne s’approprient le site, il y a un pas que l’on hésitera à franchir. D’une part, la légion VI Ferrata a pu ne participer qu’à l’aménagement d’adductions d’eau sur le territoire et dans la ville même de Gadara, où l’activité de l’un de ses détachements est attestée (AE, 1995, 1577). D’autre part, Gadara, cité de Syrie, puis de Syrie-Palestine et enfin de Palestine Seconde à l’époque d’Eudocie, n’a jamais appartenu à l’Arabie. Voir J. Aliquot, Bull. ép., 2017, 604.

Datation : ca 189-192 p. C., selon l’a., d’après sa reconstitution de la carrière de Sex. Cornelius Repentinus.