Epigraphica Romana
ANHIMA
Rédacteur : N. Laubry
2016_01_003 (Inscription nouvelle)

Plaque de défixion mentionnnant des membres de la familia des Vibii Paciaeci

Concordance(s) : AE, 2016, 197

Publication(s) :

P. Weiss, "Eine tabella defixionis, die spanischen Vibii Paciaeci und Crassus", Chiron, 46, 2016, p. 223-263, photo, dessin.

Provenance : Regio I, Ostia antica, Ostia, Ville métropolitaine de Rome Capitale, Italie.

Découverte : Récupérée dans le marché antiquaire, provient très probablement d'Ostie.

Support : Lamelle. Rectangulaire. Plomb. Mutilée dans sa partie droite, et dans une moindre mesure, dans sa partie supérieure gauche. Un trou est percé au centre, non loin du bord inférieur.

9,2 x 12,8 x 1,3

Champ épigraphique : 9,2 x 12,8.

Ecriture : Capitales. Lettres cursives, relativement élégantes et soignées ; les E et F sont écrits II et I', les G sont un C élancé, les A ont une petite barre verticale au lieu d'une petite haste horizontale. 0,4 cm. Usage irrégulier de points entre les mots.

Mise en page : L. 8 : Cripo  a été ajouté au dessus de la ligne. Les lignes L. Fuluius... et Num<e>ri... ont été ajoutées dans un second temps au-dessus des l. 11 et 12.

Texte : Latin. Tablette de défixion.


[Axia ---]i Axi leiberta Gymnasio Leontinis [mater, Axia]
[--- Axi] leiberta Leontis, Marcus Vibius Dio[---]
[Mar]cus Vibius Quincti Luci Marci leibertus Men[ophilus,]
[G]alla Vibia Paciaecorum leiberta Menophili [uxor,]
[H]eracleo Gallae Vibiae filius et Arco Gallae Vi[biae filius]
et Menophilus Gallae Vibiae filius, Anulla, Cae[por filius ?]
Secunda Caeporis uxor, Secundae Caeporis ux[oris est pa-]
ter Heracleo, Lucius Vibius `Cripo´ et uxor est Secun[da ---]
[S]anucia uxor est illius; Q(uinctus) Vibius Tuscus l[eibertus]
[P]aciaecorum, Attin illius uxor est, Publ[i ---]
       ` L(ucius) Fuluius Numeri f(ilius) Seue[ra? uxo]r (?)´
et Marcione fratre illius, Luipor Paciae[corum leibertus]
       `Num<e>ri (?) est´
[u]xor est illius Flora et filius est Luipor, Q(uinctus) F[abius ---]
Annia, mater est Fab[ia]e Luxininae, Fabi[us ---]
Anniae filius, Sca[euol]a Anniae pater [---]
Id[.]e mater Anniae, Scaeuola quei (?) [est frater Anniae]
Q(uinctus) Axius pater, puer erum [---?].


Commentaire :

L. 1 : le praenomen, sans doute inscrit in extenso, ne peut pas avoir été Quin(c)tus pour des raisons d'espace ; l. 3 : Quinctus pour Quintus est archaïsant ; l. 5 : Arco est un nom ibérique ; l. 6-7 : Caepor pour Caii puer, est un nom d'esclave ancien et rare ; l. 10 : Attin est un nom de racine ibérique ; l. 10-11 : Luipor cf. Caepor ; l. 15 : frater a été corrigé en mater ; le nom auquel il manque une lettre pourrait être Idie ; Luxinina est un hapax, dont la formation oriente vers l'Espagne ; l. 16 : il faut sous-entendre defixit ou detulit.
Le texte comporte l'une des plus longues listes de nomina defixa, mentionnant, avec un grand souci de précision qui transparaît dans l'indication des liens de parenté, des individus voués aux divinités infernales. Au total, ce sont 32 ou 33 individus, la plupart esclaves ou affranchis, ainsi que 4 patrons. La particularité la plus remarquable est que plusieurs de ces individus appartiennent à la familia des Vibii Paciaeci, originaires d'Espagne Ultérieure. Des trois personnages mentionnés l. 3, Lucius serait suivant l'a. celui mentionné aux côtés de César dans le Bell. Hisp., 3, 4-9. Leur père était un intime de Crassus. En conséquence, le Q. Axius de la l. 16 pourrait être mis en relation avec un autre proche de Crassus (Plut., Cic., 25, 5). Quant aux Fabii auxquels sont rattachés les individus nommés dans la seconde partie du texte, ils pourraient aussi renvoyer à un contexte hispanique. Leurs liens, et en particulier ceux des Vibii Paciaeci, pourraient s'expliquer selon l'a. par des intérêts économiques ou commerciaux.

Datation : Fin de l'époque républicaine, d'après la prosopographie, l'onomastique et l'orthographe.