Epigraphica Romana
ANHIMA
Rédacteur : J. Aliquot
2015_54_010 (Inscription révisée)

Inscription de construction d’un édifice cultuel

Concordance(s) : I.Syrie, 2114 = IGLS, XVI, 599

Publication(s) :

M. Sartre, "Rome et les Arabes nomades : le dossier épigraphique de Eeitha", dans Les Jafnides, des rois arabes au service de Byzance (VIe siècle de l’ère chrétienne). Actes du colloque de Paris, 24-25 novembre 2008, D. Genequand, C. J. Robin éd., Paris, 2015 (Orient et Méditerranée, 17), p. 40-41.

Provenance : Arabie, Hīt, Eeitha, Auranitide, gouvernorat de Soueïda, Syrie.

Découverte : En remploi.

Conservation : Hīt.

Support : Bloc. Basalte.

Ecriture : Capitales lunaires.

Mise en page : Martelage : nom de l’empereur (l. 2).

Texte : Grec. Dédicace de monument.


Ἔτους ιεʹ κυρίου ἡ-

μῶν ⟦Σεουήρου Ἀλεξάνδρου⟧

Εὐτυχ(οῦς) Σεβ(αστοῦ), Ουρος Νοαιρου

καὶ Ουαρος Χάρητος Χελίδο-

νος, ἱεροταμίαι ἱ[ε]ρ[οῦ ? θε]ᾶς,

τὴν οἰκοδομὴν ἀνήγιραν

ἐξ ἱερατικῶν, ἐπὶ Ἡρα-

κλίτου Χάρητος στρατηγοῦ.


L’an 15 de notre maître Sévère Alexandre Heureux Auguste, Ouros fils de Noairos et Ouaros fils de Charès Chelidôn (ou petit-fils de Chelidôn), trésoriers sacrés du sanctuaire (?) de la déesse, ont fait dresser cette construction sur les fonds sacrés, sous le stratège Héraklitos fils de Charès.

Commentaire :

L. 5 : ἱ[ε]ρ[ᾶς ? θε]ᾶς (Sartre). L. 6 : ἀνήγιραν pour ἀνήγειραν. Selon l’a., le nom de Sévère Alexandre, toujours lisible, aurait été regravé au-dessus de celui de Commode, après que ce dernier eut été martelé et sans égard pour le décompte des années régnales. L’inscription originale daterait donc de 191 p. C. Il vaut mieux supposer une erreur de comput, à moins que la dédicace ait été gravée à l’extrême fin du règne de Sévère Alexandre, à un moment où la nouvelle de sa mort ne serait pas encore parvenue à Eeitha. La documentation papyrologique soulève à l’occasion les mêmes questions (cf. Corpus Papyrorum Raineri, I, 65, où l’éditeur a corrigé (ἔτους) ιεʹ en ιδʹ). À la fin, le stratège éponyme serait un officier romain établi à Eeitha et peut-être investi des mêmes fonctions que les στρατηγοὶ νομάδων que l’a. recense dans le secteur. Tout comme son titre, son patronyme, plutôt rare au Proche-Orient, mais bien attesté sur place, est déjà attesté dans le milieu des agents royaux hérodiens actifs dans la région au Ier s. (SEG, 61, 1493 = IGLS, XVI, 615, que l’auteur republie p. 38-39), ce qui permet d’envisager des rapprochements prosopographiques.

Datation : 234-235 p. C., an 14 de Sévère Alexandre.