Concordance(s) : EpHelv, 2017, 26
Publication(s) :
R. Frei-Stolba, P. Koch, H. W. Lieb, R. Ackermann, "Eine neue Fluchtafel aus Kempraten (Kt. St. Gallen / CH)", dans Lesen und Schreiben in den römischen Provinzen. Schriftliche Kommunikation im Alltagsleben, M. Scholz, M. Horster éd., Mayence, 2015, p. 113-122, photo, dessin,
http://www.zora.uzh.ch/id/eprint/127908/1/Regula_Frei-Stolba_Pirmin_Koch_Hans_Lieb.pdf.
Provenance : Germanie supérieure, Kempraten, canton de Saint-Gall, Suisse.
Découverte : 2009. Lors de fouilles de sauvetage, dans un contexte archéologique de sanctuaire.
Support : Lamelle. En forme de tabula ansata. Plomb. Endommagée, peut-être intentionnellement, en haut à gauche et en bas à droite.
10 x 10 x 0,2
Champ épigraphique : Lamelle opisthographe.
Ecriture : Cursives. Lettres de bonne facture. II = E.
Texte : Latin. Tablette de défixion.
[Mag]na Mater
[....]na rog̣at S+quaca-
[...]am ex tuis ancillis :
quisquis horreum
Catullinae effreg̣it
Lindomagi siue f[en]es-
tram siue culcitr[a]m
Asiatici et qui lucer[n]am
eius sustulit et qui
conscius est et qui
dolum malum
facit, sic iace[at]
+++ micto que[m]-
admodum haec
epistula iacitu-
ra est.
"Grande Mère ! [….]na demande à S+quaca[…]a, l’une de tes servantes : qui a ouvert avec effraction l’entrepôt de Catullina à Lindomagus, ou détruit la fenêtre ou le matelas d’Asiaticus, et qui a volé sa lampe, et qui est complice, et qui a commis un dol, qu’il repose dans la saleté, de même que cette lettre reposera (dans la saleté)." (Trad. d’après les a.)
Commentaire :
Cette lamelle de défixion s’inscrit dans la série des malédictions à l’encontre d’auteurs d’infractions pénales. L. 1 : l’identification de [Mag]na Mater (Cybèle) est confortée par une autre tablette défixion trouvée sur le même site et encore inédite, mentionnant Mater deum. L. 2 : [---]na doit être la fin d’un nom féminin, sujet du verbe rogat : il s’agirait de la femme ayant demandé la malédiction. L. 2-3 : en conséquence, l’accusatif S+quaca/[…]ạm correspondrait au nom d’une des « servantes » de la déesse, qui aurait reçu la demande de malédiction. Le document livre la première attestation d’ancillae de Magna Mater. L. 6 : première attestation du toponyme Lindomagus (qui figure aussi sur une inscription lapidaire, encore inédite, du même site). L. 13 : la lecture des trois premiers signes est incertaine. Les a. proposent, sans certitude, de comprendre in X pour decies (« dix fois »).
Datation : Fin IIe - IIIe s. p. C., d'après le contexte archéologique.