Epigraphica Romana
ANHIMA
Rédacteur : J. Aliquot
2015_54_007 (Inscription révisée)

Invocation chrétienne pour le phylarque Abouchirib

Concordance(s) : IGLS, XIII/2, 9843

Publication(s) :

P.-L. Gatier, "Les Jafnides dans l’épigraphie grecque au VIe siècle", dans Les Jafnides, des rois arabes au service de Byzance (VIe siècle de l’ère chrétienne). Actes du colloque de Paris, 24-25 novembre 2008, D. Genequand, C. J. Robin éd., Paris, 2015 (Orient et Méditerranée, 17), p. 211-212, fac-sim.

Provenance : Arabie, Sammā’, gouvernorat de Soueïda, Syrie.

Découverte : 1986. En remploi au-dessus de la porte de l’église Saint-Georges.

Conservation : Sammā’. Sur place.

Support : Linteau. Basalte.

35 x 160

Ecriture : Capitales. Lunaires, tilde au-dessus du mot abrégé ΚΥ (l. 1). Ligature(s) : ΟΥ.

Mise en page : Inscription répartie en deux colonnes (l. 1-4 et 5-8), de part et d’autre d’une croix comprise dans un médaillon central.

Texte : Grec. Invocation chrétienne.


† Κύ(ριε) ὁ θε-

ὸς το{ο}ῦ

ἁγίου Γε-

ωργίου

† φύλαξε

τὼν ἐνδο-

ξ(ότατον) φύλαρχ(ον)

Αβoουχιριβ.


Seigneur, Dieu de saint Georges, protège le gloriosissimus phylarque Abouchirib.

Commentaire :

L. 6 : τών pour τόν. L. 8 : Αβoουχιριβ (cf. déjà SEG, 43, 1089) ou Αβoου Χιριβ (IGLS) au lieu de Αβου Χιριβ (éd. pr.). Le prince jafnide Abouchirib (Abū Karib, PLRE, IIIa, s.u. Abocharabus), fils de Gabala et frère d’Aréthas (al-Ḥārith), est connu pour avoir participé à la répression du soulèvement samaritain de 529 en tant que phylarque en Palestine, mais aussi pour son intervention dans une procédure d’arbitrage à Pétra en Palestine Troisième. Le colophon d’un manuscrit syriaque autrefois conservé dans un monastère de la région de Palmyre (Phénicie Libanaise) lui donne le titre de roi, absent des inscriptions grecques. Selon l’a., l’ensemble des témoignages qui concernent Abū Karib confirme que les différents phylarchats n’ont pas de démarcation territoriale stricte et rien ne prouve que l’activité de donateur d’Abū Karib à Sammā’ (Arabie) soit liée à la poursuite de révoltés samaritains réfugiés dans la région, contrairement à ce que suppose M. Sartre, le premier éditeur de l’inscription (qui reprend cette interprétation dans IGLS, XIII/2, 9843).

Datation : 528-543 p. C., période du phylarchat d’Abū Karib.