Epigraphica Romana
ANHIMA
Rédacteur : C. Blonce
2015_59_003 (Inscription révisée)

Hommage en vers à Potentius, responsable de travaux dans le sanctuaire de Sainte Salsa

Concordance(s) : AE, 1891, 98 = CLE, 318 = CIL, VIII, 20914 = ILCV, 1824

Publication(s) :

M. Chalon, C. Hamdoune, "Le culte de Sainte Salsa à Tipasa", dans La Passio sanctae Salsae (BHL 7467). Recherches sur une passion tardive d’Afrique du Nord, S. Fialon, J. Meyers éd., Bordeaux, 2015, p. 39-43, dessin.

Provenance : Maurétanie césarienne, Tipaza, Tipasa, wilaya de Tipaza, Algérie.

Découverte : 1891. Dans la basilique de Sainte Salsa.

Conservation : Perdue.

Support : Mosaïque. Rectangulaire (?). Endommagée en haut, à gauche et en bas.

Ecriture : Ligature(s) : NVS à la l. 5. Ponctuation. Hedera à la l. 2.

Texte : Latin. Inscription honorifique.


Munera quae cernis, quo

sancta altaria fulgent,

[his opus l]aborq(ue) inest cura

[s(an)c(t)i ? Po]tenti, creditum

[sibi qui gau]det perficere munus.

Ma[rtyr] hic est Salsa dulcior

nectare semper, quae meruit

caelo semper habitare beata,

reciprocum sancto [gau]dens

[mu]nus inpertire Potentio [m]eri-

tumq(ue) eius celorum regno pro[babi]t.


Les œuvres que tu découvres là où brillent les saints autels, ce sont l’ouvrage et le labeur, résultats de la mission de sa sainteté Potentius, qui se réjouit de s’acquitter de l’œuvre qui lui a été confiée. La martyre Salsa, plus douce que le nectar, est ici à jamais. Elle a mérité, en bienheureuse, d’habiter à jamais au ciel où elle se réjouit de faire partager à sa sainteté Potentius l’œuvre dont elle a la charge, et, au royaume des cieux, elle attestera de son mérite. (Traduction de l’a.)

Commentaire :

Poème de rythme dactylique, certainement inscrit après la pose du sol (voir le commentaire métrique p. 49-51). La mise en page « casse » les hexamètres. Potentius apparaît comme le mandataire des travaux : il en a reçu la cura (voir aussi ILCV, 974 et 1762). Il serait l’évêque de la ville, d’où le choix de la restitution [s(an)c(t)i] au vers 2 (l. 4). Les a. soulignent la rareté du nom Potentius, connu uniquement en Afrique (ILCV, 1944 ; ICH, 5 et 22), et porté par un évêque destinataire d’une lettre de Léon le Grand, en 446 p. C. Potentius aurait supervisé le transfert des reliques de la sainte, du monument à abside à la basilique. Au milieu du Ve s. p. C., la basilique était devenue le centre du culte de Sainte Salsa, évoquée au vers 3 (l. 6). La sainte est présente dans son tombeau et habite au ciel où elle jouit de la béatitude. La formule illustre son rôle d’intercesseur et explique le succès de l’inhumation ad sanctos.

Datation : Milieu du Ve s. p. C., d’après l’onomastique, la prosopographie et le contexte archéologique.