Publication(s) :
J.M. Abascal, S.F. Ramallo Asensio, M.G. Schmidt, "Carmen epigráfico funerario de Carthago Nova", ZPE, 201, 2017, p. 72-76, photos.
C. Fernández Martínez, R. Hernández Pérez, "Tibi vivas facito. Nueva lectura e interpretación de un epigrama sepulcral de Carthago Nova ", ZPE, 205, 2018, p. 102-106, photo,
https://www.academia.edu/35851525/TIBI_VIVAS_FACITO._NUEVA_LECTURA_E_INTERPRETACI%C3%93N_DE_UN_EPIGRAMA_SEPULCRAL_DE_CARTHAGO_NOVA.
Provenance : Hispania citerior, Carthagène, Carthago Nova, région de Murcie, Espagne.
Découverte : Le 18 septembre 1996. Pendant les fouilles du théâtre romain de Carthago Nova, en remploi dans un mur médiéval.
Conservation : Cartagena. Réserves du Musée du théâtre romain.
Support : Dalle. Rectangulaire. Calcaire gris. Brisée en haut et dont le centre est fortement érodé.
(40) x 91 x 19
Ecriture : Écriture soignée et régulière. . 3 cm à la l. 1, 2 cm dans le reste.. Points carrés (au moins aux l. 2-3, 11 et 13-14), et ronds (par example aux l. 2, 7 et 8)..
Mise en page : Lettre plus grand pour la prose (l. 1), que pour les vers (tout le reste). La mise en page respecte la division des vers. .
Texte : Inscription funéraire versifiée.
Édition à partir de Fernández-Hernández.
------(?) | [-c. 5/6-]BI[-c. 5/6-]+ er[---]
Hospes, coṇṣ[is]ṭẹ [-c. 5-]++ẸṬ[---]
ne dubita in[-c. 6-]AM[-c. 6-]R[---]
inducta pompạ [-c. 2-]Ṇ[-c. 2-]ṭ [-c. 4-] ịu(u)enṭụṣ,
nos contra ọf̣f̣ensi c̣ọṇci[dimu]s lapide. |
Quod quoniạm [-c. 6-]ṃ nihil ++Ṃ[-c. 4-]IB[-c. 2-]
ferre [-c. 2-] et m[-c. 18- ne]q̣ueaṣ.
Aetate iṇ p̣ṛ[ima ..]ọrna[-c. 8-]ẠṂ[---]
multa malạ ameṇti, commoda pauca tuli.
Hoc etiam cinis ossa p̣ịẹ sedata quiescunt,
quod pietati etiam frater amanṣ statuit.
Hospes uiue, uale: mortalem te esse memento,
tibi ueiuas, facito: cuncta reliquenda vid[e]
[------?] Abascal-Ramallo-Schmidt || 1 · ER[---] omnes | l(ibertus) · Er[os---] fort. supplend. Fernández-Hernández || 2 hospes · cons[iste -c. 5-]++ẸṬ[---] Abascal-Ramallo-Schmidt, ++ẹṭ Fernández-Hernández, sed puncta absunt, ita verbum dividend. non licet || 4 inducta · pompạ [-c.2-]Ṣ+T[-c. 4-]++[-c. 4-]++S[-c. 4-] ịu(u)enṭụṣ, Abascal-Ramallo-Schmidt || 5 nos · contra · +E[-c. 2-]NSI · ++CI[-c. 5-] · lapide · T[---] Abascal-Ramallo-Schmidt, verbum monosyllabum sequi Fernández mon. || 6 quod · quoniạm [-c. 1/2- nost]+a · niḥiḷ · ++M[-c. 4-]IB[-c. 2-]O[---] Abascal-Ramallo-Schmidt, nihl · ++ṃ Fernández-Hernández. || 7 ferre [-c. 2-]et M[-c. 19-]ṾẸẠṬ[---] Abascal-Ramallo-Schmidt || 8 aetate ++++[-c. 4-]+ỌRNA[-c. 7-]ṚẠṂ[---] Abascal-Ramallo-Schmidt, [-c. 8-]ạṃ[---] Fernández-Hernández, sed puncta absunt, ita verbum dividend. non licet || 8 multa · +A+[-c. 2-]ME[-c. 4-]MA[..]DA · p̣ạucạ · tuli Abascal-Ramallo-Schmidt || 10 pịẹ] +E++ Abascal-Ramallo-Schmidt.
Traduction à partir de Fernández-Hernández :
« ... Voyageur, arrête, ... , ne hésite pas de ... une fois la pompe funéraire finisait ... la jeunesse (dans sa fleur ?), je me suis écroulé devant une pierre. Puisque ce que ... rien ... tu ne pourrais pas supporter ... Dès mes premières années ... , (à la fin de ma vie), je n’emporte que des malheurs malgré moi, peu de succès. C’est donc pour cela que mes cendres et mes os reposent pieusement soulagés, grâce à l’amour de mon frère, qui a élevé (ce monument) en preuve de son affection. Voyageur, jouis de la vie et sois en santé : il faudra que tu rappelles ta condition mortelle, ne vis que pour toi même, il vaudra mieux : prouve-toi comment tout est à laiser sur terre. »
Commentaire :
Carmen epigraphigraphicum composé en distiques élégiaques, dont le dernier pentamètre est fautive. Abascal, Ramallo et Schmidt ont trouvé des lieux communs intéressants chez les auteurs : 3 ne dubita est aussi début du vers chez Verg. Aen. 3,316 ou Ov. met. 2,101, entre autres. 5 nos contra chez Verg. Aen. 2,651 et Prop. 2,1,43. 6 quod quoniam chez Lucr. 3,794, Ov. Pont. 2,8,59 ou trist. 3,4,23. 11 chez Tib. 1,8,27 ou Ov. trist. 3,11,29. Et aussi chez les autres CLE : e.g. 10 : hic ossa bene quiescunt, à CIL II 2/7, 468 (Corduba), hic ossa sepulta quiescunt (CLE 1817, Roma). 12 : Hospes vive vale (CLE 1533), mortalem te esse memento (CLE 808, cf. 389).
[Bien que le travail est sensé, il y a quelques erreurs par rapport la prosodie : pour la l. 5 il ne faut rien lire après lăpĭdĕ, ce mot ne peut qu’être la fin lui-même du pentamètre; la escansion hŏc ĕtīam est fautive, au lieu de hōc ĕtĭam].
Fernández Martínez et Hernández Pérez, sur la base d’une nouvelle révision de la pièce, ont notamment corrigé et complété l’édition en ajoutant quelques observations additionelles, parmi lesquelles on met le point sur : 1 la posibitilé que ER soit le début d’un cognomen masculin, peut-être Eros, documenté dans l’épigraphie de Carthago Nova ; l’interprétation verbe sedare à la l. 10, qui touche le motif de la mors mala solvit (cf. CLE 610), pas trop courant ; et l’exégèse du dernier vers (p. 106), « vivre pour soi-même », à partir de lieux communs dans la poésie latine (cf. e.g. Sen. epist.. 48,2) [Prochainement on comptera avec un nouveau travail de Hernández Pérez en réflechisant sur ce dernier : "La exhortación de vivir para sí (vive tibi) en las inscripciones latinas", dans: M. Limón, C. Fernández (ed.), Sub ascia... Estudios sobre CLE dedicados a Hans Krummrey, EUS, Sevilla, 2019, en cours de publication].
Datation : Fernández-Hernández : deuxième moitié du Ier s. a. C., compte tenus quelques traits de la métrique, de la r partagés avec quelques autres inscriptions métriques de Carthago Nova datés à cet époque-là et mentionés au cours du commentaire. Abascal-Ramallo-Schmidt : fin du Ier s. a. C. ou début du Ier s. p. C., d’après la paléographie..